Pour sa 32e édition, la foire annuelle organisée par l’Association of International Photography Art Dealers (AIPAD) suit l’évolution de la photographie et de son marché. Du 29 mars au 2 avril à New York, il est donc inévitable de songer à la gonflée des prix des récentes années. Qu’ils concernent de rares tirages du XIXe siècle, les photographies les plus glorieuses de l’histoire du medium, les icônes de la culture pop du milieu du siècle passé ou les œuvres contemporaines qui ont été dans les années 80 à l’origine de ce boom, de popularité aussi. Mais qu’on ne s’y trompe pas : acquérir une photographie signée Cartier-Bresson, Walker Evans ou Diane Arbus, même leur plus célèbre, coutera toujours bien moins cher qu’emporter une image de Cindy Sherman ou Andreas Gursky. Parfois cinq fois moins.
Rassemblant les galeries les plus cotées, l’AIPAD expose presque tous les grands artistes de ce monde. Outre les maitres, de Steichen à Weston, en passant par Talbot ou Levitt, on y retrouvera des talents plus contemporains : Linda Mc Cartney, Alex Prager, Jeff Wall ou encore Nan Goldin. Impossible, également, de passer à côté d’une autre évolution, celle du portrait, genre photographique aujourd’hui omniprésent dans la culture visuelle occidentale, des magazines aux galeries d’art. Célébrités, stars du rock, icônes du cinéma : tous ont une place de choix sur les murs blancs de l’AIPAD. Pour l’acheteur fortuné, une photographie de Philip-Lorca diCorcia pourra couter plus de $45 000 chez David Zwirner, tandis que le visiteur séduit pourra, chez Steven Kasher, quand même s’offrir un portrait d’un indigné de Wall Street signé Accra Shepp pour $60. Que l’on vienne pour un investissement ou pour le plaisir des yeux, l’AIPAD reste une belle vitrine de l’histoire de la photographie.
Jonas Cuénin
AIPAD 2012
Du 29 mars au 2 avril 2012
643 Park Avenue
New York, NY 10065