1. Quand et comment avez-vous commencé votre collection ? Quelle a été la première photographie que vous avez achetée ?
Le Ballet Sociey d’Irving Penn quand j’étais toujours à l’université. Ma femme Judy et moi avons commencé à nous consacrer sérieusement à la collection quand nous étions à Standford, au début des années 80 ; les galeries photo poussaient comme des champignons dans toute la Californie du nord.
2. Qu’est-ce que vous considérez être votre premier vrai succès de collectionneur ? Votre plus grand échec ? Quelle est votre plus grande récompense ?
Nous avons acheté le Mia Album de Julia Margaret Cameron en 1990, après qu’il ait finalement obtenu une autorisation d’exportation pour quitter la Grande-Bretagne, qui lui avait été originellement refusée en 1974. Cet achat nous coûta tout l’argent que nous avions pu récolter, emprunter ou voler. Le pire échec ? Nous avons complètement raté Eggleston (maintenant c’est trop tard). La récompense ? Je suppose que nous sommes surtout connu pour notre collection d’Edward Weston.
3. Sur quel sujet ou sur quel thème concentrez-vous vos efforts de collectionneur actuellement, s’il y en a ?
Nous recherchons les œuvres des photographes que nous aimons et dont nous pensons qu’ils sont de véritables génies, de Talbot à Nègre, en passant par Cameron, Weston, Brassaï, Arbus et d’autres, et nous les collectionnons en profondeur, pour montrer différentes phases de leurs carrières. Les daguerréotypes font exception, puisqu’à leur sujet nous nous sommes spécialisés sur ce grand artiste, « Anonyme ».
4. Quelle est votre approche ? Vous fiez-vous à votre instinct ? Achetez-vous dans de galeries, chez des marchands d’art, à des ventes aux enchères, et/ou directement aux artistes ?
La plupart des artistes au « cœur » de notre collection sont morts depuis longtemps, mais oui, nous achetons à toutes les sources, dont les ateliers d’artistes. Nous préférons acheter de nombreuses œuvres d’un coup plutôt qu’une à la fois, quand une telle opportunité existe. Nous collections les œuvres du XIXème siècle avec un œil de collectionneur du XXème siècle, et inversement – les œuvres du XXème avec un œil du XIXème.
5. Y a-t-il d’autres collectionneurs photo que vous admirez particulièrement ?
Ce qu’Helmut Gernsheim a accompli et anticipé à son époque est vraiment époustouflant. Que les musées britanniques n’aient pas jugé bon d’acheter sa collection est assez étonnant rétrospectivement.
6. Est-ce que l’idée de collectionner des photographies anciennes est importante pour vous ?
Pas juste importante – essentielle.
7. En quoi la valeur potentielle de l’investissement joue par rapport au plaisir esthétique dans vos choix d’acquisition ?
Comme tous les collectionneurs sérieux, nous connaissons le marché concernant les artistes qui nous intéressent. Tout le monde exagère les prix de temps en temps, mais c’est toujours mieux de jouer ce jeu avec lucidité. Montrez-moi un collectionneur qui affirme ne pas être concerné par la valeur de ses investissements, et je vous montrerai un menteur.
8. S’il y avait une seule photo que vous aimeriez avoir mais que vous n’avez pas pu acheter, laquelle serait-ce ?
Le Point de vue du Gras de Joseph Nicéphore Niépce dans la collection Gernsheim au Ransom Center, qui a marqué les débuts de la photographie en 1826.
Michael P. Mattis
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