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AIPAD 2012 –Larry Miller

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Jour 10

Aujourd’hui, je rencontre Larry Miller, dans le building des galeries – une de ces tours qui renferment tant de trésors.
Le portier me donne du “mon chou” et m’indique la galerie au 3ème étage.
J’entre, tout est silencieux. Je file tout droit déguster l’exposition Burned de Burk Uzzle – encore une histoire improbable…
Un jour, à vélo, Burk repère une maison brûlée à l’abandon. Il entre. Malgré les 15 années écoulées depuis l’incendie, tout est encore en état et apparemment intouché. Il demande les autorisations de photographier, sélectionne quelques objets et monte un complexe système d’éclairage pour immortaliser ces reliques d’une fragilité extrême. Le résultat est envoutant.
Larrie me rejoint et me raconte qu’une des couvertures des livres photographiés – méconnaissable sur l’image de Burk – s’est révélé être reconnaissable depuis que la poussière et les cendres en sont tombés. Il s’agissait d’un portrait de Lady Diana, décédée l’année où la fameuse maison a brulé.

Au cours de notre entretien, Larry mentionne le photographe Ray Metker qu’il a découvert au début de sa carrière et dont il collectionne les images depuis longtemps. Il m’explique qu’il en a vendu beaucoup et qu’il essaie de les racheter – son excitation est palpable.
“Voulez vous que je vous montre le dernier que je viens de récupérer?”
Je suis piquée, le suis et tombe immédiatement en amour devant In The Depths.
Il me chuchote qu’il ne le montre pas souvent de peur qu’un de ses clients ne veuillent immédiatement l’acheter. Pas étonnant.
Pour moi, la rencontre est fantastique – je travaille depuis quelques années en bandes négatives, et voila que Larry me présente le maitre absolu des bandes négatives. L’image la plus impressionnante est sans doute Maze N’ Philadelphia, un montage grand format d’une série d’escalier infini et de silhouettes perdues dans un entremêlas de lignes. Comme dit Larry, de loin c’est une abstraction, de près, on peut entrer dans l’image.
Amazing – Comme son nom l’indique.

La quête de mon premier print vient de faire un bond en avant… mais le jeu devient dangereux… Larry me donne les 3 clés du collectionneur: L’argent, le cœur et la tête… Aïe aïe aïe, ça se complique… Des 3 éléments, je n’en n’ai qu’un, et il bat beaucoup trop fort à mon gout…

Merci Larry

De la découverte de la photo à l’ouverture de sa galerie…
Alors qu’il était adolescent, il accrochait des images de magazines de sport dans sa chambre. Il les sélectionnait, les arrangeait – sans savoir qu’il ferait « ça » – comme il dit – pour le reste de sa vie.
Il commence à organiser des expositions et à composer des livrets de photos originales notamment de Talbot.
Puis il quitte le lycée – devient un hippie dit il, il sort des études générales pour commencer des études artistiques : il se spécialise en histoire de l’art à l’université du Nouveau Mexique.
Plus tard, un de se professeurs l’aide à obtenir son premier poste à la galerie Light. Il y sera directeur associé en charge des expositions itinérantes de 1974 à 1980.
Il décide alors de faire sérieusement de la photographie en même temps qu’il enseigne à Parsons. Il raconte qu’il se rend vite compte qu’il n’a pas le niveau de ses amis – Lee Frielander, Paul Strand, Frederick Sommer.
Il décide alors de se cantonner à son domaine d’excellence ouvre sa propre galerie en 1983.
Le premier artiste qu’il représente est Val Telberg, le deuxième Ray Metzker.

Son meilleur souvenir de galeriste…
« Le meilleur moment est a venir – j’espère ». Il éclate de rire.

Son pire souvenir de galeriste…
« Les mauvais moments sont les plus faciles à oublier ». Il rit encore.
Il se reprend vite – et me dit qu’en fait il a un très mauvais souvenir dont il aimerait que je parle dans mon sujet : Christian Boltanski.
Apres avoir vu et adore son exposition à la MOCA, Larry a organisé une petite exposition avec une série de tirages rassemblées en livre: “Gymnasium Portfolio”.
Le soir du vernissage, Larry – qui était très excite à l’idée de rencontrer Boltanski – raconte que l’artiste s’est montré arrogant, agressif et violement insultant.
Larry me confie qu’il a été si choqué du contraste entre la production artistique de Boltanski et l’homme réel qui se cache derrière l’artiste soi-disant humaniste qu’il n’a plus jamais été capable de prendre ses œuvres au sérieux après cet évènement.

Sa première photo achetée à titre personnel ou une photo qui a une importance particulière pour lui…
Maze ‘N Philadelphia par Ray Metzker

Sur le mur de sa chambre…
Un immense Helen Lewitt d’une de ses images de graffiti à la craie
Une petite peinture du mouvement constructiviste russe
Sa photo la plus important est dans sa salle de bain – une photo de lui prise dans un stade entre 2 pantins en carton de Magic Jonhson et Abdul Jabbar. Il était un grand fan des Lakers dans les années 80.

Si il était un(e) photographe connu(e)…
« Je ne vois vraiment pas comment je pourrais être quelqu’un d’autre que moi même…
Ou peut être Aaron Siskind parce qu’il riait tout le temps. Oui une version plus mince d’Aaron Siskind. »

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