De ma chambre, bordée de forêts de briques rouges et de béton, les terres agricoles vertes ne sont visibles que comme des rêves pâles d’une ville presque morte. Déplacé loin des ressources artistiques, culturelles et financières, Kafr El Dawar est l’endroit où notre scène se déroule chaque soir.
Kafr El Dauwar est une ville-dortoir, mais aussi agricole, à quarante kilomètres d’Alexandrie; un endroit bien connu pour ses usines de coton qui ont lentement érodé ce qui était autrefois des terres agricoles luxuriantes. L’endroit est sans vie. Ici, l’art est un luxe dont les gens peuvent se passer.
Yunis, Suliman, Mo’men et moi sommes amis depuis neuf ans, nous connectant sur les rythmes de notre musique et les visuels de notre art. Depuis plus de deux ans, nous partageons des nuits blanches pour discuter, expérimenter et produire de la musique. Nous avons lancé notre label local, Kafr El-Dauwar Records, comme une forme de résistance.
Inspirées de la pièce existentielle du Sartre «Huis Clos», nos images montrent la mise en œuvre et la production d’un produit musical et visuel entre une pièce à quatre murs. Notre table basse se transforme en un contenant où nous posons les résultats collectifs de nos lectures et recherches sur l’art, la philosophie et la musique. La chambre se transforme de lieu privé en lieu public, où, grâce à notre musique, nous nous connectons virtuellement et exprimons notre existence.
Fathi Hawas
Fathi Hawas (né en 1994, à Kafr Al Dawwar, Egypte) est un artiste visuel indépendant intéressé par la photographie documentaire conceptuelle et l’art contemporain.Il est diplômé de la Faculté des arts et du design de l’Université de Pharos – où il travaille maintenant comme assistant d’enseignement – et à école d’art contemporain à MASS Alexandrie. Actuellement, il vit à Alexandrie où il a commencé par découvrir les limites du médium en expérimentant différents outils photographiques dans le cadre de la découverte du «temps subjectif». Il travaille également sur différents événements se déroulant loin de la capitale, et se préoccupe de documenter les changements de culture et les émotions et variétés de sous-culture au sein de la ville dans laquelle il vit et des villes dans lesquelles il se promène. Hawas a participé à plusieurs expositions collectives à l’international, par ex. au Caire, à Dubaï, au Danemark, à Londres et à Paris.
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