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À Lille, panoplie du sport en images – SPORTFOTO • lille3000

Preview

La ville met à l’honneur le sport à travers la photographie. Spécialistes des JO, passionnés de football ou encore amateurs de cyclisme…tous ont rendez-vous dans divers lieux culturels.

Ils ont les visages droits, les yeux relevés vers le haut et ils vous dardent d’un air impérieux. Des enfants photographiés par Pauce qui posent dans leurs tenues de footballeur. Le photographe a fait le portrait des clubs de la région. Il a fait poser chaque enfant individuellement et a ensuite monté l’image pour faire croire qu’ils étaient tous ensemble dans une étrange photo de groupe, solennelle et figée.

Tel est l’accueil réservé aux visiteurs du Tripostal de Lille qui offre un espace d’exposition consacré au ballon rond. Vous y trouverez les photographies du club de Lille, dans les années 1950 jusqu’à nos jours, des clichés d’Harald Hauswald qui a pris en photographie des supporters berlinois de la RDA à la fin des années 1980 ou encore le récit en image de la victoire de la France de la coupe du monde 2018 grâce à l’œil des photographes de l’AFP. À ce titre l’exposition propose un émouvant hommage en montrant pour la première fois les photographies de Stéphane Meunier, auteur du célèbre documentaire Les yeux dans les bleus,qui suivait alors le parcours des champions de 1998. Ses photographies témoignent de la fougue autant que de la fraternité qui traversaient alors les joueurs de l’équipe de France. « Je crois que cette fraternité est la condition pour gagner» affirme le photographe qui dit avoir voulu faire des « photographies de famille » dans une certaine « intimité ». En découlent des images pleines de transports où Bixente Lizarazu, torse nu, papote avec Jacques Chirac ou encore Trezeguet et Thierry Henry qui rient d’un même tenant dans un bus.

Dans la buée des bières

Le football qui inonde toute la société. En Angleterre, Ken Grant prend les supporteurs de sa ville natale, Liverpool. Petits matchs au coin d’une rue, beuverie dans la buée des bières d’un pub, affrontements de hooligans avec la police…des tableaux authentiques et saisissants que ce photographe a réussi à produire en disant combien ce sport comptait dans son environnement.

Une authenticité qui se poursuit à l’Hospice Comtesse où sont présentées des images de boxe et de sportsde combat. Samuel Lebon et Elodie Valentin ont suivi le dédale de Licia Boudersa, championne d’Europe de boxe anglaise, qui a dû affronter le machisme très présent dans ce milieu d’hommes et parvenir à se hisser à ce niveau de la compétition. Laurent Gudin, lui, photographie des boxeurs depuis quatorze ans. Il attrape des visages abîmées, des mains burinées et la sueur qui déborde de corps éreintés. Au fond de la salle, un espace est dédié à Mohamed Ali. Des impressionnantes photographies montrent la rage de vaincre de ce sportif rôdé à toute épreuve et qui lâche un cri rugissant de victoire, les bras levés en l’air avec ses gants rouge sang, quand le documentaire de Leon Gast, When we were king, est projeté à côté, témoignant de l’intelligence de cet homme qui disait : « il faut voler comme un papillon et piquer comme une abeille ».

Instant T

À la Gare Saint Sauveur, le cyclisme est à l’honneur. Xavier Lambours révèle les dessous des courses dans le Nord de la France. On voit notamment des habitants de petits villages attendre au bord des routes le passage de ces vélos qui filent à toute allure ou bien l’épuisement des coureurs bardés de boue sur leurs tenues de couleur. À côté, Jef Geys a photographié le tour de France de 1969 qui a vu la victoire d’Eddy Mercxx.

En parallèle sont montrés des photographies des JO. David Burnett a saisi les contorsions des sportifs des JO de Londres, Sochi, Rio et Pyeongchang tout autant que Bob Martin à qui la ville a consacré un hommage en choisissant, selon elle, les meilleurs clichés de sa carrière. Le photographe britannique arrive à fixer l’instant T de situations sportives exceptionnelles comme les plongeons de nageurs sur la même ligne ou la descente furieuse d’un skieur qui laisse derrière lui une traînée semblable à la fumée d’un incendie.

Chaussettes

Drôles et étonnantes sont les photographies des JO de 1924 organisés à Paris. Il y a notamment un portrait de l’équipe de France de football de l’époque qui tranche nettement avec les joueurs d’aujourd’hui et donne un air définitivement old school à ce sport.

Un sport qui ne pourrait pas exister sans la présence d’un personnage clé et pourtant discret : l’arbitre. C’est le sujet étudié par Simone Perolari, qui en a fait le portrait dans des disciplines aussi variées que le hockey sur gazon ou l’haltérophilie. À chaque fois, il montre un accessoire indispensable à l’arbitre. Pour le tir à l’arc, il faut, par exemple, un disque en plastique pour mesurer le tir, pour la pétanque, une sacoche avec divers outils ou bien pour la boxe des gants en plastique à cause du sang des athlètes. La palme revient peut-être au judo qui nécessite des chaussettes spéciales. « C’est tout un monde» affirme Simone Perolari et d’ajouter : « finalement on connaît très peu les arbitres. C’est ce qui m’a étonné quand j’ai commencé à travailler sur ce sujet. Pour le football, l’arbitre se promène avec plein d’accessoires dans les poches. Dix ou douze. C’est Robocop».

Jean-Baptiste Gauvin

 

 SPORTFOTO • lille3000

6 septembre – 4 novembre 2018

http://lille3000.eu/sportfoto/

 

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