Ce qui suit est un « manifeste » que nous avons mis au point l’été dernier au moment de formuler l’initiative A Day Without News? qui est lancée ce vendredi.
David Friend, Aidan Sullivan, Sara Solfanelli
Présentation
Ce vendredi 22 février 2013, nous inaugurons un jour annuel de commémoration, de solidarité et d’action intitulé “A Day Without News?”.
Ce jour est particulier parce qu’il marque le premier anniversaire de la mort de deux journalistes Marie Colvin et Remi Ochlik, qui ont été tués alors qu’ils couvraient la guerre en cours en Syrie.
A Day Without News? veut attirer l’attention du public sur les dangers affrontés par les journalistes quotidiennement pour enregistrer la vérité. Nous demandons aux consommateurs d’informations d’imaginer le pire des scénarios possibles : un
monde au sein duquel les journalistes seraient absents, ou incapables d’offrir une tribune aux opprimés.
Les objectifs de A Day Without News? :
— de rappeler au public que tuer des journalistes dans une zone de combat est considéré comme un crime de guerre
– de souligner le fait que nous obtenons nos informations de journalistes intrépides qui prennent des risques dans les zones de conflit
– d’obtenir l’ouverture de poursuites envers les auteurs de crimes de guerre contre les journalistes
– de gagner le support de la communauté médiatique pour les organisations qui se consacrent à ces problèmes
Nos motivations
Imaginez une guerre sans photographies. Imaginez une zone de conflit où aucun correspondant de guerre n’oserait jamais s’aventurer. Imaginez une crise humanitaire qui se déroulerait sans qu’aucune image ne soit tournée, ni un son enregistré, sans qu’aucun reportage ne soit réalisé, pas même un simple billet sur internet. Imaginez des crimes de guerre sans témoin – des atrocités dont les auteurs n’auraient jamais à répondre.
Ceci, bien sûr, n’est pas seulement une vision d’horreur tirée de notre imagination. C’était, si on y réfléchit, la manière dont la guerre était menée au cours des siècles précédents. Les hommes prenaient les armes ; les plus forts s’emparaient du pouvoir ; les combattants et les innocents mourraient en grand nombre ; et l’histoire les oubliait. À l’exception des récits qui étaient transmis de génération en génération par les anciens des différentes tribus, des reconstructions effectuées par les historiens, ou des récits rapportés par les témoins de première – ou de seconde – main, tout sombrait dans l’oubli, chaque conflit, chaque famine, chaque calamité – avant que le journalisme ne fasse son apparition au dix-huitième siècle.
Aujourd’hui, cependant, le monde est connecté. Quand des conflits se présentent, le théâtre de guerre est envahi par des hommes et des femmes – professionnels, amateurs, et citoyens pris entre deux feux – armés de bloc-notes et d’appareils photos, d’ordinateurs et de tablettes, de micros et de téléphones. Et au lieu d’avoir à attendre des jours ou des semaines pour que leurs reportages nous parviennent, la couverture des événements est quasi-instantanée, atteignant « ceux du dehors » qui pourraient être en position d’intercéder ou de résoudre le conflit, ou, pour le moins, d’essayer de comprendre.
Lire la totalité du texte de David Friend dans la version anglaise du Journal.