Le Prix Roger Pic 2019 a été attribué ex aequo à Tomas van Houtryve (VII) pour Lines and Lineage et à Denis Dailleux (VU’) pour In Ghana – We shall meet again. Créé par Roger Pic, photographe et réalisateur, militant du droit d’auteur, le prix qui porte son nom, honore et perpétue sa mémoire. Le jury a récompensé deux photographes de la veine humaniste . Tous deux explorent l’appartenance d’un peuple à un territoire et à une identité, dans l’éloge de leur dignité. Le jury a également remarqué le travail de Laetitia Vançon, At the end of the day, hommage à l’humanité de la communauté qu’elle photographie.
Le jury était composé de Jane Evelyn Atwood, Florence Drouhet, Fabienne Pavia, Thierry Ledoux, Gérard Uféras, Bénédicte Van der Maar et Guy Seligmann.
Tomas van Houtryve, né en 1975, est un photographe documentaire et artiste conceptuel.
Lines and Lineage confronte l’amnésie collective américaine à son passé mexicain au Far West. Le Mexique a régné sur ce vaste territoire, qui court de la Californie au Wyoming et au Texas, durant la première moitié du 19e siècle. Pourtant, il n’existe aucune documentation photographique de cette période. Pour imaginer ce à quoi l’Histoire aurait pu ressembler, Tomas van Houtryve a photographié sur plaques de verre les paysages de cette première frontière entre les États-Unis et le Mexique, et fait les portraits de descendants de ces premiers habitants.
Denis Dailleux est né à Angers en 1958, il vit à Paris.
Depuis quelques années maintenant, je voyage régulièrement au Ghana, un pays que j’ai découvert dans le livre de Paul Strand « Ghana : an african portrait », et dont j’ai fini par rêver les images. Lors de mes premiers voyages, le quartier de Jamestown s’est imposé à moi comme lieu central de mon travail. Situé au bord de la mer, ce quartier historique abrite le port de pêche d’Accra, la capitale ghanéenne. Cette petite bande de sable, coincée entre mer et ville, semble également prise entre tradition et modernité. La simplicité qui y règne, les corps qui y évoluent, les lumières de la mer m’ont fasciné et j’y ai trouvé les images que je cherchais. À chaque fois que je retourne à Accra, Jamestown m’offre toujours des scènes éblouissantes. »
Laetitia Vançon a commencé la photographie en autodidacte en 2012.
At the end of the day de Laetitia Vançon
Le portrait d’un territoire -les Iles Hébrides extérieures- à travers le prisme de sa jeune génération. Les Hébrides forment une chaîne d’îles de 220 km de long et de 27 000 habitants, situées au Nord de l’Écosse, à la limite de ce qui est encore l’Europe. Comment y vivre, y travailler, s’épanouir de manière durable ? Retenus à ce territoire, comme par un élastique, les jeunes partent mais sont inlassablement ramenés dans leurs îles. Par attachement mais aussi par peur de l’inconnu.