Lʼexposition propose un kaléidoscope de quinze photographes et vidéastes provenant de neuf pays dʼAmérique latine.
Leo Matiz (1917-1998, Colombie) a photographié populations et paysages urbains pendant plus de quarante ans dans la tradition de l’école mexicaine incarnée par des maîtres comme Manuel Alvarez Bravo.
Le travail de Graciela Iturbide (1942, Mexique) explore les relations
entre l’Homme et la Nature. Jorge Damonte (1943, Argentine) photographie des célébrités argentines de la politique, de la mode et du spectacle dans les années 1970. Les Autres Amériques de Sebastião Salgado (1944, Brésil), un travail de la même époque, montre les démunis du continent latino-américain. La manzana de Adán de Paz Errazuriz (1944, Chili) exprime la fraternité,l’espoir de reconnaissance sociale et l’insolence insouciante d’acteurs d’un monde vivant du commerce sexuel.
Red and blue with horse de Miguel Rio Branco (1946, Brésil) est une construction poétique recourant à des couleurs plus minérales que végétales. Juan Travnik (1950, Argentine) photographie dans les années 1990 la solitude et la nostalgie d’un Buenos Aires qui disparaît.
Luis González Palma (1957, Guatemala) s’attache au sort des indigènes Mayas et des « mestizos » (métisses européens/amérindiens). Pour Marta María Pérez Bravo (1959, Cuba) qui se met elle-même en scène, le corps est la synthèse d’une expérience, un moyen terme entre mythe et réalité. Les photographies de Roberto Huarcaya (1959, Pérou) transposent à des corps et paysages de son pays les portraits célèbres réalisés par de grands peintres de la Renaissance (Léonard de Vinci, Le Caravage, Cranach). Alexander Apostól (1959,Venezuela) photographie des adolescents dangereux dans leurs banlieues.La série Them as a fountain utilise, dans un contexte totalement différent, un dispositif s’inspirant directement de l’artiste américain Bruce Nauman.
L’œuvre vidéo la Bandeja de Bolívar / Bolívar’s Platter de Juan Manuel Echavarria (1947, Colombie) symbolise, à travers la pulvérisation d’une assiette, les violences et conflits civils qui secouent la Colombie depuis des décennies. Dans Motel Hotel, Marcos Bonisson (1958, Brésil) joue surl’apparence d’un long traveling diurne et nocturne, alors que Katia Maciel(1963, Brésil) fait apparaître puis disparaître, dans Inutil paisagem, lesbarrières qui isolent des minuscules zones vertes urbaines. Thiago RochaPitta (1980, Brésil) dans Homage to William Turner se réfère à l’œuvre deTurner Burial at Sea montrant la combustion d’un bateau sur l’eau sale dela baie de Guanabara.
19 novembre 2010 – 28 janvier 2011
Maison de lʼAmérique Latine
217 bd Saint-Germain, 75007 Paris