Parcours photographique dans une usine à papier désaffectée.
Né au début du 20ème siècle, le site a cessé son activité papetière début 21ème siècle. Coincé entre une voie de chemin de fer aérienne, une autoroute, une université et surtout un fleuve, La Seine, matière essentielle à son fonctionnement. L’endroit de 18 hectares s’inscrit comme une vigie dans la ville avec sa cheminée haute de 63 mètres. Lieu de production de pâte à papier au début de son existence pour le journal Le Petit Parisien, son architecture n’a cessé d’évoluer au gré des innovations technologiques et s’adapta à la fabrication de papier cannelure à la fin de son activité. A sa plus belle époque, dans les années 60, l’usine compta dans ses effectifs jusqu’à mille six cent employés. Venus de tous horizons, des hommes et des femmes, y partagèrent leurs joies, leurs peines, leurs unions, leurs deuils, la fraternité et les luttes pour obtenir des avancées sociales. Ces traces architecturales et humaines sont les vestiges d’une industrie aujourd’hui disparue. Avant sa totale disparition du paysage, et a fortiori des mémoires, fixer par l’image l’existence de cet endroit centenaire est un dernier hommage.
Pénétrer sur un site industriel sans autorisation, même après sa fermeture, comporte toujours des risques : infrastructures dégradées, chutes accidentelles ou faire face subitement à un service de sécurité. Aussi lorsque l’on se voit proposer de parcourir librement un lieu fermé au public pour le photographier en toute quiétude, on saisit cette opportunité. Pendant deux années nous avons bénéficié des meilleures conditions pour poser nos boitiers et apprivoiser l’espace. A raison d’une journée tous les mois, voire tous les deux mois, nous avons parcouru les locaux désaffectés du sous-sol au toit, nous surprenant à chaque fois de le redécouvrir.
Pascal Kempénar & Laurent Gossent
EXPOSITION
La papete vivra
Du 21 septembre au 5 octobre 2014
Galerie Villa des Tourelles
9 rue des anciennes mairie
92000 Nanterre
France