Rechercher un article

Une nouvelle galerie suisse : 107 S-chanf, les portraits d’Avedon et de Warhol

Preview

Situé dans la majestueuse vallée suisse de l’Engadine repose un village paisible de pas plus de 800 habitants, connu sous le nom de S-chanf. C’est ici, parmi les maisons historiques et les reliefs d’architecture romaine, que le nouvel avant-poste pour l’art contemporain a fait son apparition : le 107 S-chanf, résultat de la collaboration entre la galerie Jablonka de Zurich et le marchand d’art Aroldo Zevi.

L’exposition présentée au 107 S-chanf, AVEDON WARHOL Portraits, marque les débuts de la galerie, et évoque le milieu artistique qu’ont fréquenté Richard Avedon et son contemporain Andy Warhol dans la seconde moitié du XXe siècle, alors que les deux artistes avaient déjà récolté gloire et fortune, sans pour autant que leurs chemins se croisent très fréquemment sur le plan professionnel. L’accent est mis en premier lieu sur leurs portraits photographiques, exception faite d’une sélection de grands portraits dessinés par Warhol entre 1976 et 1984 présentés au rez-de-chaussée, incluant des sujets comme la légende du rock Prince, l’éditrice de mode Diana Vreeland et le président Jimmy Carter.

C’est le premier étage, cependant, qui retient l’attention, avec les portraits photographiques de Warhol et Avedon présentés côte à côte. Même si Warhol n’est pas caractérisé principalement comme un photographe, la photographie était centrale dans sa production et ses portraits ont fourni la base pour certaines de ses sérigraphies les plus connues. Avedon choisit quant à lui pour se réaliser de traiter le travail qu’il produit pour Harper’s Bazaar et Vogue comme rien de plus qu’un gagne-pain ; il se concentre plutôt sur ses portraits qu’il conçoit, contrôle et exécute selon ses propres termes, enregistrant la société et la culture américaines pour la postérité. Les images sélectionnées pour cette portion de l’exposition dépeignent leurs sujets au naturel, dépouillés d’artifices, dans toutes leurs imperfections : pauvres et ridés, bouffis et marqués, comme dans ce cliché très pur d’un Robert Frank à l’air robuste mais au regard fatigué, jouant avec son chien, ou d’Allen Ginsberg nu et couvert de poils en 1963, avec la main droite levée comme dans un geste de revendication. Un portrait qui devient poignant dans le cadre de cette exposition est celui réalisé par Avedon en 1969 de Warhol montrant ses cicatrices et ses points de suture récoltés à la suite d’une blessure par balle qui a failli lui être fatale. Ce n’est pas le Warhol que l’on connaît, célèbre pour éradiquer les défauts de ses portraits par amour de la perfection, qui a créé la fascination d’un public avide de consommer son image et qui a une fois déclaré : « J’aime le plastique. Je veux être du plastique. » C’est l’homme qui se cache derrière la façade qu’il a passé sa vie entière à créer.

Lire l’article dans son intégralité dans la version anglaise de L’Œil de la Photographie.

Avedon Warhol Portraits
107 S-chanf
Bugl suot 107  
7525 s-chanf  
Switzerland
tel +41 81 8540475
[email protected]

http://www.107s-chanf.com

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android