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Shadi Ghadirian : « Je suis une femme et j’habite en Iran »

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Tout le travail de Shadi Ghadirian est axé sur les femmes en Iran et la place qu’elles y occupent, son intention étant de dresser d’elles un portrait honnête et sans fard, en partie autobiographique, et de le révéler aux yeux du monde. Au-delà de leur aspect formel, ses photographies analysent des questions universelles qui s’adressent aux femmes de la planète entière.

Toute son œuvre est imprégnée de son âme. Shadi Ghadirian se retrouve dans chacune des femmes, chacun des personnages du décor vétuste et démodé de la série Qajar ; chacune des femmes condamnées à rester au foyer (Like Everyday) ; celles qui sont censurées ou se censurent elles-mêmes (West by East) ; cette femme en constante mutation (Ctrl + Alt + Del) ; l’épouse qui doit vivre avec la guerre éternelle (Nil Nil) ; ou la jeune femme qui n’a eu ni enfance, ni adolescence, à cause de la révolution islamique et du conflit avec l’Irak, et qui espère la paix pour sa fille (White Square) ; celles qui sont enfermées et constamment menacées (Miss Butterfly) ; et celle qui surveille tout et voit tout (Too Loud a Solitude).

L’impact initial provoqué dans les sphères artistiques de l’ancien monde par la série Qajar, créée par une artiste iranienne de vingt-quatre ans, ne s’est pas démenti : la qualité et les contenus des séries suivantes ont maintenu le cap. En Iran, il n’est pas aisé de créer de l’art contestataire, ni quoi que ce soit qui suggère la moindre critique du système. Et c’est pire encore pour une femme. Shadi Ghadirian choisit pourtant les meilleures armes pour empêcher le haut-parleur de s’éteindre, et ses messages passent, faisant fi de la censure et des frontières. Ses compositions généreuses sont tissées d’ironie délicate et riches en métaphores.

Il importe de la remercier, non seulement d’avoir changé notre perception occidentale de la société actuelle dans son pays, mais également d’avoir ouvert une porte, permettant à la fois aux artistes-photographes de se faire connaître et à l’Occident de les recevoir.

Mario Martín Pareja 

Basé en Espagne, Mario Martín Pareja est écrivain et commissaire d’expositions.

 

 

Shadi Ghadirian, Com tots els dies
8 février – 1er avril 2018
Centre del Carme Cultura Contemporania, Valencia
Calle Museu, 2
46003 Valencia
Espagne

www.contemporanea.org

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