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New York : Derry Moore

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SepiaEYE, galerie new-yorkaise qui défend de nombreux photographes d’Inde et d’Extrême-Orient, présente jusqu’au 30 juillet la première exposition individuelle de Derry Moore aux Etats-Unis.

Formé par le photographe britannique Bill Brandt, Derry Moore débarque pour la première fois en Inde en 1971 pour documenter les palais indiens, dont certains sont sur le point de disparaître. Ses photos, pour la plupart en noir et blanc, forment un témoignage exceptionnel d’une Inde coloniale révolue. Elles seront rassemblées dans un ouvrage publié vingt ans plus tard, Evening Ragas. Marqué par l’hybridation des architectures locales, qui mêlent les influences européennes aux traditions et savoir-faire indiens, Derry Moore saisit avec talent la nostalgie qui règne dans ces palais d’un autre âge. Calcutta, Delhi, Hyderabad, Lucknow, Bombay, Udaipur… C’est un voyage dans un monde hors du temps qui naît de deux cultures millénaires, l’indienne et l’européenne, que nous propose le photographe.

Ce qui frappe dans ces immenses palais richement décorés, ce sont les volumes gigantesques, la profusion des décors et des ornements, et l’impression qu’ils ont été désertés par les familles qui y vivaient. Les rats viennent dévorer les offrandes faites aux dieux sur les autels de prières, des gardiens solitaires ouvrent les larges portes des salons silencieux, et des silhouettes de cartons peints ont remplacé les hôtes des lieux. Les vivants ressemblent à des statues, figés, comme prisonniers du passé. Seul Satyajit Ray, le réalisateur bengali, semble réel, plongé dans un livre dans sa bibliothèque de Calcutta.

C’est au dehors que la vie reprend ses droits. La végétation luxuriante, les pièces d’eau ou les champs qui bordent les palais bruissent, les hommes travaillent la terre ou montent des structures de bambou qui soutiendront les futures tentes érigées pour un mariage. Ici, embusqué, un chasseur attend sa proie dans la plaine aride de Bikaner ; là, des hommes traversent la rivière à pied, transportant d’imposants fagots de bois sur leur tête.

Les photographies de Derry Moore nous transportent dans une Inde intemporelle, un monde perdu, à l’écart des progrès de la civilisation. Une Inde rêvée, fascinante et éternelle.

EXPOSITION
Derry Moore : Vintage + Color
Jusqu’au 30 juillet 2014
SepiaEYE
547 West 27th Street #608

New York, NY 10001
USA

http://sepiaeye.com

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