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Les descendants du génocide herero, photographiés tout en couleur par Stephan Gladieu

Hereros, Namibie 2017 série Real Portraitik © Stephan Gladieu, courtesy School Galery
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Le photographe français Stéphan Gladieu a parcouru le monde pour aller à la rencontre d’histoires singulières et rapporter les témoignages des damnés, du sel aux veuves de la Cité de Krishna, des Amérindiens aux tribus Maï Maï… Avec humanité, il a ainsi photographié l’étrangeté de la fête annuelle commémorative du peuple Herero, une ethnie Namibienne au destin aussi tragique que méconnu. Le massacre des Hereros et des Namas perpétré sous les ordres du général allemand Lothar von Trotha dans le Sud-Ouest africain allemand (Deutsch-Südwestafrika, actuelle Namibie) à partir de 1904, est en effet considéré comme le premier génocide du XXe siècle. Il entraîna la mort de 80 % des autochtones insurgés et de leurs familles (65 000 Héréros et près de 20 000 Namas).

Dans les portraits qui composent cette série consacrée à leurs descendants, il nous invite à découvrir un rassemblement haut en couleurs, aux confins de la peinture de genre et du surréalisme. Chacun d’eux est une ode à la couleur, chaque visage un hymne à la vie, chaque décor une féérie naturaliste. En pied ou photos de groupe, tous vêtus pour la parade. Les hommes portent habits militaires et décorations, enjolivés de grigris, de peaux de bêtes et d’attributs de chasseurs émérites, les femmes arborent des robes arlequins, rouge ou bleu flamboyants ou aux couleurs de l’arc-en-ciel, rehaussées de coiffes de style victorien. L’ensemble est résolument festif, où le kitch se dispute avec l’excentrique, à la manière des sapeurs africains adeptes du « no limit », quand l’habit devient un art.

Ici, Stéphan Gladieu capte les images d’une génération qui n’a pas connu l’occupation mais qui en porte encore le poids. Témoignage d’un crime contre l’humanité méconnu, ces portraits ont également une portée universelle. Dans leur souffrance et leur combat, ces hommes et ces femmes du bout du monde nous murmurent que l’oubli n’existe pas.

 

Stephan Gladieu, Hereros Photographies
Team School Gallery
322 Rue Saint-Martin
75003 Paris
France

www.schoolgallery.fr

 

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