Respirez profondément, regardez les images. C’est un bref moment de concentration, utile pour entrer dans l’état émotionnel dans lequel l’artiste – Tina Cosmai – veut nous emmener à travers la trilogie Epiphanies. L’autre physique du paysage.
Aujourd’hui, plus que jamais, nous sommes conscients de ce que signifie être dans un tel état d’incertitude, de ce que cela implique et de l’exigence d’y faire face. Pourtant, c’est précisément à partir d’une condition d’indétermination que le voyage de Tina Cosmai prend naissance, et maintenant, à travers ses photographies, nous pouvons nous aussi, d’une certaine manière, vivre toute l’évolution d’une multiplicité de sentiments – de l’égarement à la liberté – et de concepts universels transférés en images.
Résister discrètement : c’est ce que semble murmurer le premier « acte » de la trilogie de Tina Cosmai, intitulé Via di fuga a mare.
Comme il se doit dans un processus évolutif, dans le deuxième chapitre de la trilogie, intitulé Manikins, d’autres éléments apparaissent : les couleurs deviennent légèrement plus saturées, le cadre s’étoffe, la dynamique change. Une condition de suspension prévaut toujours, même si sa forme a changé, différente et plus légère que dans le premier projet, un changement qui est allé de pair avec la catharsis de l’artiste.
À côté de la présence humaine résistante sur la plage, « envahie » au loin par des constructions industrielles envahissantes, il y a cette fois-ci un certain nombre de formes géométriques – dont la présence est délicate mais décisive – choisies et placées dans le cadre à des points spécifiques, pour soutenir et protéger la présence humaine sur le bord de mer.
Ces géométries représentent un pas de plus vers le troisième et dernier chapitre de la trilogie de Tina Cosmai, le plus ludique et le plus libérateur : Lùdica.
Cette fois, c’est une légèreté colorée qui envahit les rives de Vado Ligure. Mais le jeu, bien que typique de l’enfance, mélange ici les parties et se révèle mature et conscient, à la fois parce que ce dernier élément de la trilogie représente la conclusion d’un parcours qui va bien au-delà de celui de la photographie, et parce que les iconographies ludiques choisies et superposées par l’artiste dans ses images sont le résultat d’une recherche minutieuse et d’une longue phase de post-production sur les clichés originaux.
Le lien entre le lieu et l’esprit est le leitmotiv de cette trilogie, mais par extension on peut dire que c’est le leitmotiv de tout le sentiment de Tina Cosmai lorsqu’elle demande à sa chère lumière d’entrer dans les images et de leur donner une matérialité.
Loredana De Pace
Journaliste et curateur d’art
La Trilogie est exposée à la galerie Alessia Paladini, via Pietro Maroncelli 11 – Milan, jusqu’au 6 novembre 2021.
L’exposition fait partie de la 16e édition du Milano Photofestival.
Le projet Manikins, a remporté la 2e édition du prix New Post Photography de la Mia Photo Fair et sera exposé à la Foire internationale d’art de Milan, du 7 au 10 octobre 2021, au Superstudio Maxi, via Moncucco 35 – Milan
