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Dhaka : Munem Wasif

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Belonging est un livre qui confirme à quel point la scène photographique contemporaine du Bangladesh est intéressante, active et vibrante aujourd’hui. Munem Wasif en est l’auteur. Il est jeune, mais déjà considéré comme un photographe « établi », avec une solide expérience culturelle, qu’il met au service d’autres photographes émergents du Bangladesh et de l’étranger ; en effet Wasif était aussi le curateur de la septième édition du festival international de Chobi Mela et exerce actuellement comme professeur au Pathsala South Asian Media Institute.

J’ai rencontré Wasif à Photo Phnom Penh, en décembre dernier, et la courte interview qui suit a vu le jour à ce moment-là.

Eliseo Barbàra : Le livre s’ouvre et se ferme sur une carte de Dhaka, datée de 1859, et vous n’êtes pas originaire de cette ville, mais de Comilla. Cependant, vous avez choisi un titre fort pour votre livre, qui m’a fait réfléchir au sens de la nostalgie et au rapport qu’elle décrit au passé. Quelles sont les relations entre votre travail, le passé et le présent (et le futur) de la ville et votre passé et votre présent ?

Munem Wasif : J’ai grandi dans une petite ville appelée Comilla, qui est à deux heures de Dhaka. Mais plus tard, je me suis installé à Dhaka avec ma famille, et ça a été très dur pour moi d’y trouver ma place. La ville était trop grande, le trafic trop intense, et, comme toujours dans n’importe quelle grande ville, la vie allait trop vite.

Les gens n’ont pas le temps de se parler. C’est très différent de la ville dans laquelle j’ai grandi. À l’époque où ma mère est morte et où j’ai commencé à faire de la photo, le vieux Dhaka donnait cours à tous les clichés photographiques. Mais je ne sais pas pour quelle raison, je me sentais bien là-bas. Même si les rues étaient étroites, il y avait beaucoup de trafic. Mais les gens avaient toujours le temps de prendre une tasse de thé dans la rue, de lire le journal et de se parler, ou de se disputer. Le sentiment d’être dans un vrai quartier, d’appartenir à cet endroit, la beauté de l’architecture historique, tout était là. C’était comme de redécouvrir le pouls de la petite ville. J’ai alors commencé à vivre dans cette partie de la ville ; à ce moment, j’ai eu une prise de conscience très différente de l’espace autour de moi. Comme je pouvais me promener et commencer à photographier, les clichés habituels s’estompaient. Pour moi, travailler dans le vieux Dhaka n’a jamais été un projet, c’était un endroit où j’aimais toujours me rendre, manger, et dont j’adorais parcourir les venelles étroites. Je réfléchis actuellement à la manière dont je pourrais installer mon travail dans le vieux Dhaka.

E.B : Je voudrais vous poser quelques questions à propos de certains lieux et personnes que vous avez photographiés. Commençons avec la série d’images intitulée Asif Azim, famous catwalk model.

M.W : Je connaissais Asif Azim depuis longtemps, je l’avais rencontré à l’occasion d’un reportage sur la mode que j’avais réalisé. Et soudainement, j’ai appris par hasard qu’il était dans le vieux Dhaka. Et j’ai pensé que cela pourrait créer un contraste intéressant. Je lui ai demandé si je pouvais venir chez lui et prendre des photographies et il a dit oui. Je me suis rendu dans sa maison, il y avait des couleurs vives sur les murs. Il venait de se réveiller, l’ambiance n’était pas très propice. Et puis nous sommes sortis nous promener et prendre une tasse de thé. C’est là que j’ai fait cette image.

Lire la suite de l’entretien dans la version anglaise de l’Œil

LIVRE
Belonging, Munem Wasif
Texte de Christian Caujolle
Editions Clémentine de la Féronnière
Paris 2013

http://www.munemwasif.com/
http://www.agencevu.com/photographers/photographer.php?id=232
http://www.galerieclementinedelaferonniere.fr/

 

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