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Benita Suchodrev : 48 Hours Blackpool

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Du lever au coucher du soleil, sur la célèbre promenade et dans les ruelles de la station balnéaire, au bord de la mer d’Irlande, la russo -américano-berlinoise Benita Suchodrev laisse la vie défilée devant son appareil photo. S’appuyant sur son intuition, la photographe documente pendant quelques jours d’été ses rencontres avec des inconnus. Ses manières sont audacieuses et rapides, capturant toujours le « moment décisif ». Comme dans tous ses documentaires et portraits, les photographies en noir et blanc très contrastées de « 48 Hours Blackpool » sont intenses et dépourvues de sensationnalisme. Elles ne révèlent que les rares vestiges de l’ancienne splendeur de la station balnéaire, qui avait attiré les Britanniques fortunés au début du XIXe siècle jusqu’à ce qu’elle devienne un pôle d’attraction pour le tourisme de masse. Et pourtant, il y a une touche de nostalgie dans les photos, le désir de profiter de beaux souvenirs, même si ce n’est que pour quelques heures. « 48 Hours Blackpool » est une étude socioculturelle riche en authenticité et en poésie; un voyage de découverte à la fois contemporain et intemporel à travers les salles de bingo, les stands de hot-dogs et les théâtres burlesques, où des personnages loufoques, des mères de famille, des enfants, et des mouettes vont jouer.

« Grâce à cette manière spontanée et intuitive de prendre des photos, le peuple, en réalité la société dans son ensemble, se décrit elle-même, dans un sens – Suchodrev n’en est que le miroir. Pourtant, avec la série Blackpool, elle élargit notre vision. Benita Suchodrev transforme la rue en scène. Elle rend visible quelque chose que la plupart d’entre nous oublions: un visage dans la foule. Ses observations sont à la fois intenses et exploratoires, avec des rencontres visuelles avec des inconnus rapides, pratiquement non filtrées … Ses images – moitié situation, moitié portrait – sont à la fois individuelles et typologiques; chaque sujet représenté est le représentant d’un autre visiteur de Blackpool. Vu dans son intégralité, «48 Hours Blackpool» est une métaphore visuelle de la classe ouvrière britannique parfois très sombre et impitoyable, mais dépeint ici avec bienveillance. « 

 

– Extrait de «Rough Beauty» du Dr. Matthias Harder

 

« Alors que je pars pour cette hybride fantaisiste de Coney Island et de Las Vegas, où Elvis Presley est toujours en vie et où une version miniature de la tour Eiffel plane au-dessus de la mer d’Irlande, je n’ai aucune attente et aucune idée préconçue. La ville pour moi est aussi anonyme que je le   suis; un pays de merveille improvisée où le besoin insatiable d’enchantement dépasse de loin celui de l’émerveillement lui-même. Blackpool est après tout une escapade d’un week-end, une destination traditionnelle pour les enterrements de vie de garçon et de jeune fille et les personnages loufoques, c’est également un terrain de jeu pour les enfants aux visages peints portant des pulls aux couleurs de bonbons, sweats à capuche gangsta et faux tatouages, entraînant fervemment leurs mères et leurs pères (et vice-versa), pour des allées et venues dans des parcs d’attractions, des salles de bingo, des salles de jeux électroniques et des restaurants. « Les enfants mangent gratuitement! » l’urgence et l’appétit se perpétuent dans l’air, accompagnés du cri effréné des mouettes. Dans ce tourbillon de pain et de cirques, la bouche et les mains sont toujours occupées par le fish & chips, le candy rock de Blackpool et les téléphones portables. Des mini-drames et des moments de contemplation occasionnels apparaissent quand on s’y attend le moins. Je les tiens à jamais tranquilles par le déclic de l’obturateur (…) Je ne m’intéresse pas à la pure documentation ou à la sensation. Dans cette ville balnéaire, où les taux de criminalité et de pauvreté en font un point de convergence pour les joyeux et les démunis, je ne cherche pas le vide, la détresse ou l’aliénation. Mais à ma grande surprise, il me semble que je les trouve presque partout, chez presque tout les gens que je vois. Et je vois cette intensité de geste et d’expression humaine plus dans la journée que dans la nuit, quand les enfants sont toujours debout et que leurs parents sont encore plus ou moins sobres. Je découvre que le côté obscur de Blackpool est mieux révélé à la lumière du jour. « 

– Extrait de « Mouettes et métaphores » de Benita Suchodrev

Le livre «48 Hours Blackpool», publié en septembre 2018 par KEHRER Verlag, comprend un avant-propos du Dr. Matthias Harder, conservateur en chef de la Fondation Helmut Newton.

La première exposition «48 Hours Blackpool» au Willy-Brandt-Haus à Berlin présente la série complète de photographies comprenant des images inédites et une édition limitée pour collectionneurs.

 

 

Benita Suchodrev: «48 Hours Blackpool»

Samedi 30 mars – 12 mai 2019

Willy-Brandt-Haus

Stresemannstr. 28

10963 Berlin

www.fkwbh.de

 

www.benitasuchodrev.com

 

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