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Les archives de l’ombre: Une enquête sur la photographie de portrait vernaculaire

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Les archives de l’ombre: une enquête sur la photographie de portrait vernaculaire est une exposition à la collection Walther à New York qui examine la façon dont a été utilisée la photographie pour documenter, enregistrer, et identifier des individus des années 1850 à nos jours. Les archives de l’ombre (The Shadow Archive) inaugurent une série d’expositions pluriannuelles axées sur l’histoire de la photographie vernaculaire – des images utilitaires faites principalement à des fins commerciales ou personnelles, plutôt qu’esthétiques.

Intitulée L’imagination du quotidien aspects de la photographie vernaculaire (Imagining Everyday Life: Aspects of Vernacular Photography), cette série d’expositions aborde la signification sociale et historique de la photographie dans une large gamme de ses usages en dehors de la photo d’art. Elle comprendra cinq expositions à New York et un symposium scientifique international à l’automne 2018, qui débouchera en mai 2019 sur une grande exposition organisée par le commissaire Brian Wallis (ancien commissaire en chef à l’I.C.P) à la Collection Walther à Neu-Ulm, en Allemagne, accompagné par un catalogue co-publié avec Steidl.

La première exposition, Les archives de l’ombre, démontre que depuis les daguerréotypes des familles du XIXe siècle jusqu’aux images récentes de travailleurs agricoles migrants, les photographies d’identité ont été utilisées pour trier, façonner, isoler et sélectionner des sujets en fonction de leur profession, de leur groupe social,de leur type physique et de leur affiliation politique. Couvrant une gamme étendue d’objets historiques et contemporains, cette extraordinaire exposition comprend un groupe de seize ferrotypes des années 1860 qui rassemble des membres de la famille pour former une généalogie visuelle; un groupe de clichés tirés d’archives de milliers d’images similaires prises dans les prisons californiennes des années 1890; une séquence d’images d’un patient médical français démontrant des émotions humaines sous hypnose; une collection de quatre-vingts badges d’identité presque identiques provenant d’une usine de l’époque de la Seconde Guerre mondiale; un rouleau de dizaines de portraits d’un album des années 1980 d’un lycée du Midwest; et une série de portraits couleur récents pour passeport provenant d’un studio ougandais, où tous les visages ont été découpés. Cette exposition pose plusieurs questions: de telles images utilitaires peuvent-elles être considérées comme des portraits? Que révèlent-elles des modèles et de leurs rôles sociaux? Et que nous disent-elles à propos de l’importance de la photographie et de la représentation aujourd’hui?

Prises dans des buts très variés, ces photographies accordent peu de valeur à l’originalité, à la variété ou aux subtilités esthétiques du style photographique. Au contraire, elles se répètent délibérément, et s’appuient sur, les conventions du genre du portrait en studio. Dans le cadre d’archives bureaucratiques, ces photographies établissent un inventaire d’images presque identiques que l’on peut comparer en vue d’une identification pour un État ou une organisation corporative – par exemple les photos de passeport dans le système pénal ou les passeport pour l’immigration. Les besoins sociaux et même politiques des modèles – des signes de résistance à peine perceptibles, mis en évidence par de légers changements de pose ou de geste – en viennent à signifier plus dans de tels contextes que les motifs des photographes.

En outre, ces images défient la définition bourgeoise du portrait en tant que présentation honorifique ou fenêtre de l’âme. Elles ressemblent plutôt à des fragments de ce que le théoricien et photographe Allan Sekula appelait «les archives de l’ombre». Sekula désignait par ce terme l’ensemble du champ social des représentations humaines, comprenant à la fois des héros et des déviants, où prend place tout portrait dans une hiérarchie morale. Les différents individus, pour la plupart non identifiés, représentés dans ces portraits, souvent en relation avec leur travail et leur emploi, prennent des positions qui sont ratifiées ou confirmées par leur documentation en photographie. Ces images sérialisées ont peu de sens individuellement et ne sont pertinentes que par rapport aux autres et aux archives de l’ombre.

 

 

Les archives de l’ombre
8 décembre 2017 – 31 mars 2018
Espace de projets de la collection Walther
526 West 26th Street, #718
New York, NY 10001
Etats-Unis

http://walthercollection.com/

 

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