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La Fundación MAPFRE, hôte de la plus grande collection de Graciela Iturbide

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La collection photographique de Fundación MAPFRE en est à ses débuts, elle n’existe que depuis neuf ans. Néanmoins, la remarquable série de photographies réalisées par Graciela Iturbide constitue non seulement l’un de ses principaux atouts, mais illustre parfaitement l’une de ses ambitions : tout mettre en œuvre pour que les artistes qui font partie de la collection soient bien représentés, afin de faire connaître et comprendre leur travail de la meilleure des façons possibles.

Cette œuvre reflète également l’un des principaux centres d’intérêt de la collection : le XXe siècle, en particulier sa seconde moitié, avec une prédilection pour la photographie documentaire et le portrait.

Fundación MAPFRE, consciente de l’importance de l’œuvre de Graciela Iturbide, a acheté entre 2009 et 2011 la collection la plus complète de son travail. Elle comprend cent quatre-vingt-sept photographies qui retracent les étapes clés de sa trajectoire : depuis les premières photos réalisées dans le désert de Sonora sur les Indiens Seris avec lesquelles elle commence à définir sa manière de travailler en s’intégrant aux communautés qu’elle photographie ; en passant par le travail qui a profondément marqué sa trajectoire et lui a apporté la consécration internationale, Juchitán des femmes, qui retrace son expérience avec ces femmes indigènes fortes, indépendantes et politisées ; jusqu’à certains de ses projets les plus récents comme ses photos des paysages d’Amérique du Nord ou Le bain de Frida. Ce dernier était resté fermé depuis la mort de l’artiste et Graciela Iturbide fut la première personne autorisée à le visiter, pour le réinterpréter à travers son propre espace poétique.

Graciela Iturbide a commencé son parcours de photographe vers la fin des années soixante, après avoir intégré le Centre d’études cinématographiques du Mexique. C’est dans ce cadre, avec l’aide de Manuel Álvarez Bravo, le grand maître de la photographie mexicaine, qu’elle se rend compte que l’appareil photo est son vrai moyen d’expression.

Célèbre pour sa vision des cultures indigènes du Mexique qui marque ses débuts dans le monde de la photographie, son œuvre est un processus continu d’exploration vitale, car pour Graciela Iturbide photographier était avant tout un prétexte pour connaître. Les voyages font partie de cette recherche sur l’identité. La puissance de ses images ne repose pas sur l’exotisme de ses périples à travers le monde, mais plutôt sur une capacité hors du commun à capter des aspects souvent absents de la représentation photographique et qu’elle réussit à saisir grâce à une méthode de travail très simple : s’intégrer et cohabiter avec le peuple qu’elle photographie.

À cheval entre le documentaire et la poésie, son regard singulier intègre la vie et le rêve dans une trame complexe de références historiques, sociales et culturelles. La fragilité des traditions ancestrales et leur difficulté à perdurer, l’interaction entre nature et culture, l’importance du rite dans la gestualité quotidienne ou la dimension symbolique des paysages et des objets trouvés au hasard occupent une place centrale dans son œuvre foisonnante.

Toute collection a pour but de préserver les œuvres des effets du temps et des aléas de la mémoire, mais aussi de les partager avec les générations actuelles qui peuvent en profiter et y trouver une source d’inspiration. Les photos de Graciela Iturbide ont déjà été présentées dans de nombreuses villes, notamment Madrid, Winterthur, Sao Paulo, Mexico DF ou Stockholm.

Carlos Gollonet

Carlos Gollonet est conservateur en chef de la photographie à Fundación MAPFRE

www.fundacionmapfre.org

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