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Corinne Mercadier, Une borne à l’infini

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L’exposition Une borne à l’infini montre vingt et une photographies issues des séries Solo (2011-2015) et Le ciel commence ici (2013-2017).

Ces deux séries, qui se succèdent dans mon travail, sont mises en scène dans des espaces extérieurs, de façon différente pour chacune. Dans Solo, l’action se passe dans des salins abandonnés, une sorte de belvédère ou une piste d’aéroport. L’horizontalité des lieux renvoie au plancher de la scène de théâtre. La série Le ciel commence ici, elle, se déploie sur des toits, au sommet d’architectures diverses, toutes extraordinaires, comme la piscine de Deauville, les Châteaux de Chambord et de Saint-Germain-en-Laye, l’Observatoire de Paris. Cette fois, pour filer la métaphore théâtrale à laquelle je tiens tant, la scène ne se passe pas seulement en plein air, mais dans des décors chargés d’histoire, et d’une prégnance plastique forte.

Dans les deux cas, on retrouve les ciels très sombres déjà présents dans les photographies de la série de Polaroids SX70 agrandis Paysages (1992), et les acteurs, ainsi que les objets lancés de Une fois et pas plus en 2002 et de Longue distance en 2007.

Dans ces espaces aux allures cosmiques, les personnages, souvent plongés dans leurs pensées, sont confrontés à des objets qui tiennent un rôle central à la fois lors de la prise de vue, et dans l’image finale : qu’ils soient dans les airs ou qu’ils roulent au sol, ils entrent en relation avec le corps, le décor, la lumière, le temps. La photographie que j’imagine doit être capable de capter en un instant des préoccupations existentielles et des rêveries sur notre place dans le temps et dans l’espace. Comme le programme est illimité, je recommence encore et encore…

Le projet de chaque photographie est élaboré en fonction du lieu, dessiné dans un carnet de travail à partir des photographies de repérage. Je construis certains objets, en trouve d’autres, industriels comme les ballons, que je peins. Les costumes aussi peuvent être repris, modifiés, recousus.

Sur place, les idées bien claires avec les feuilles de route numérotées en main, les sacs d’objets remis en état après la prise de vue précédente, les costumes pliés, les danseurs prêts, il faut lâcher prise : la météo (qu’on a consultée pendant des jours), le vent, la lumière entrent en scène et jouent de leur voix sans appel.

Finalement celui que j’espérais attirer dans les mailles de mes dessins est là. C’est le hasard qui a le dernier mot pour façonner des formes inattendues du réel. Je garde alors l’image dans laquelle une symétrie impeccable ordonne l’espace, ou une ombre d’objet volant dessine une forme impensable. C’est ce qui m’a été offert pendant que je fermais les yeux.

Corinne Mercadier  

 
Corinne Mercadier, Une borne à l’infini
Du 11 mars au 2 avril 2017
Festival Les Photographiques
Le Mans
France

http://www.photographiques.org

http://www.corinnemercadier.com

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