Rechercher un article

Respect for light : une interview de Mario Algaze

Preview

« Après une année et demi de Castro, pendant l’été 1960, mon père et moi sommes partis (mais pas ma mère). Le grand-père à qui je dois mon nom est aussi parti, au Brésil. Il est enterré à Copacabana, la banlieue de Rio de Janeiro — un super endroit pour être enterré, si vous devez être enterré quelque part. Ma grand-mère était plus une fan hardcore de Castro et ne voulait pas partir ; ils se sont donc séparés. Elle est enterrée à Cuba. Mes oncles étaient divisés sur le sujet. » – Mario Algaze, dans un entretien pour SXSE, à l’âge de 65 ans (janvier 2012).

Né à Cuba en 1947, Mario Algaze a passé sa jeunesse dans le quartier Miramar de la Havane puis, à l’âge de 13 ans, a immigré dans le sud de la Floride.

En 1971, à 24 ans, il a commencé à travailler comme photographe autodidacte. Il a beaucoup travaillé en Amérique du Sud et centrale, a photographié seize pays latino-américains, réfléchi à son exil et exploré les nuances de ce que cela signifie de descendre de l’Empire romain.

Après avoir travaillé comme photojournaliste autour de musiciens connus dans les années 70, il s’est mis à la photographie artistique dans les années 80. Mario a reçu une bourse du Florida Arts Council, des Nations unies et du National Endowment for the Arts.

Nous avons pour la première fois interviewé Mario il y a trois ans, dans un numéro sur les photographes du Sud vivant ou travaillant surtout en dehors de cette partie du monde.

Avec le rapprochement récent entre Cuba et les Etats-Unis, et l’exposition de Mario à venir à la Throckmorton Gallery à New York, nous sommes heureux de l’accueillir à nouveau, pour parler de cinq des 30 œuvres apparaissant dans l’exposition.

L’exposition suit le lancement du livre A Respect for Light: The Latin American Photography 1974-2008. Les photos sont des tirages virés au sélénium, gélatine argent, et ont été prises avec un Hasselblad de 45 ans (maintenant) et soit un objectif Distagon 40 mm, soit un Planar 80 mm.

Mario, nous sommes en décembre 1982. A l’âge de 34 ans, soit aujourd’hui la moitié d’une vie, vous faites votre deuxième voyage en Espagne. Un lieu de divertissement, peint sur un mur, suggère subtilement un vaudeville ibérique.
Je me suis rendu de Miami à Madrid. J’avais rendez-vous pour photographier un écrivain mineur des années 30, un homme qui était revenu en Espagne après des décennies d’exil, suite à la mort du Generalissimo Francisco Paulino Hermenegildo Teódulo Franco Bahamonde (1892-1975), le dictateur (1939-1975) et un incroyable voyou/criminel de guerre de la Guerre civile (1936-1939).

Ce qu’il manque, ce sont mes notes sur qui était cet auteur ; les planches-contact/transparents ont été envoyés par lettre à la société qui a commandé la session. J’aurais bien voulu savoir qui il était. Mais je ne le sais pas, donc ce détail no importa.

L’histoire de la photo : c’était en fin d’après-midi. Il y avait un vent froid, à contre-courant du sirocco du Sahara qui inonde la Méditerranée pour réchauffer le sud de l’Europe en été. A 15h30, la sieste n’était pas finie ; les rues étaient désertes. Je tuais le temps dans une librairie, feuilletant une anthologie de Walker Evans.

Cette photographie en particulier, Raul Sender, n’a jamais été publiée avant (si aujourd’hui vous regardez qui est le gentleman qui apparaît comme l’idole de cette pièce, il est décrit comme étant né à Saragosse en 1943 — un humoriste, acteur, comique et personnalité de la TV. Toujours vivant, quatre ans de plus que moi.)

La raison pour laquelle cette photo apparaît dans l’exposition est que Marta Hallet, éditrice de Glitterati Inc. , de New York, est venue me rendre visite et, à la manière d’un détective littéraire, m’a dit : « Mario, laisse-moi voir tes contacts. »

Les histoires perdent leur charme lorsqu’une personne d’âge mûr lui permet à elle ou à son fichier de contacts d’être interrogé, n’est-ce pas ?

La ville de Cuenca est dans le sud-ouest équatorien… Quito, la capitale, est dans le centre-nord. Alors pourquoi étiez-vous là ?
En fait, j’ai vécu en Equateur pendant trois ans et demi, entre 1988 et 1991. J’étais dans une phase où j’avais un appartement à Miami et un appartement à Quito. A cette époque, je n’étais pas encore publié ; ces années ont été formatrice pour une immersion à 100% dans la culture de l’Amérique Centrale et du Sud.

Vous savez comment on dit qu’il faut “partir” pour être reconnu pour son art ? Comment un prophète est honoré partout sauf chez lui/elle ? (rires)

Eh bien, je ne suis pas un prophète ; je fais des photographies en noir et blanc qui durent un instant, dans le temps et l’espace, et via un réseau de “compadres” qui adorent les images visuelles et les rendent disponibles pour les autres humain. C’est la valeur du flux — assez simple.

Mais, ce que je veux dire c’est que, à propos de 1982, les gens qui avaient réussi dans l’art disaient aux jeunes : « La manière d’arriver à New York est de prendre un rond-point… Passez du temps en Europe, faites-vous découvrir là-bas, ayez votre phase Hemingway, rive gauche, puis revenez à la maison, jeunes tigres des médias visuel. Visez haut et dans 10 ans, vous conduirez une DeLorean. » Dans mon cas, j’ai passé beaucoup de temps à voyager, ces années-là, sur quatre continents, puis j’ai été publié à Munich, à l’époque de la réunification de l’Allemagne (1991).

Un an plus tard, grâce à la force je crois du travail de la décennie précédente, j’ai reçu l’une des deux dernières bourses de photographie jamais données par le National Endowment for the Arts (NEA), avant qu’elles ne soient interrompues par le Congrès au lendemain de l’affaire Robert Mapplethorpe (lien : < http://www.upenn.edu/pnc/ptkoch.html >).

Histoire de la photo : Avec pour toile de fond du linge pastel qui apparaîtra plus tard dans la journée, voilà une icône de l’Amérique, “Liberty” garée sur l’ersatz de patio de quelqu’un. Dans cette ville des Andes fondée en 500 av. J.C., à 8 200 pieds au-dessus du niveau d la mer, Cuenca est entouré de montagnes… Mais l’océan Pacifique, via la ville côtière proche de Machala, n’est qu’à 100 km à vol d’oiseau.

Cette photographie non plus n’a jamais été publiée. Elle a été prise au printemps, autour de 11 h du matin. Même pour les highlands subtropicaux, la lumière des Andes, si haut, avant midi, pardonne assez. Il était important pour moi de capturer la silhouette de la statue.

En 2011, je suis retourné à Cuenca, qui avait alors atteint une population de 330 000 habitants. Plus étendue, mais toujours rustique, avec une ambiance médiévale que Lima, au Pérou, a perdu (population de 8,5 millions d’habitants), à 900 km à vol d’oiseau au sud. Cuenca est devenue une destination de choix pour les retraités européens et américains en raison du bas coût de la vie et de ma température moyenne annuelle de 15 degrés.

Lire l’intégralité de l’article dans la version anglaise de L’Œil.

Avec la permission de South x Southeast photomagazine ©sxsemagazine.com

Ecrit par Dennis Graves pour South x Southeast photomagazine

EXPOSITION
A respect for life, de Mario Algaze
Du 9 avril au 16 mai 2015
Throckmorton Fine Art
145 E 57th St
New York, NY 10022
Etats-Unis

http://throckmorton-nyc.comhttp://marioalgaze.com
http://en.wikipedia.org/wiki/Mario_Algaze

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android