Rechercher un article

Les chiens merveilleux de Dougie Wallace

Preview

Dans son ouvrage intitulé Well Heeled (Nantis), le photographe Dougie Wallace a tourné son objectif vers le meilleur ami de l’homme et le monde étrange des « animaux de famille ». Les chiens, et sa quête de les photographier, l’ont entraîné à Londres, Milan, New York et Tokyo. Leurs propriétaires, souvent décrits comme des « humanisateurs extrêmes d’animaux », peuvent passer autant de temps à accessoiriser et préparer leurs « progéniture » que s’il s’agissait d’eux-mêmes. Dougie Wallace a mis à profit ses talents d’observateur et sa vivacité d’esprit pour décrire ce phénomène dans sa nouvelle série. Ses chiens ont des expressions humaines et de forts caractères ; avec leurs looks entendus, ils donnent même parfois l’impression de jouer avec l’objectif.

Ayant grandi à Glasgow, je voyais souvent des chiens errants ; et si un chien était porté ou poussé dans un landau, c’était par une vieille dame un peu loufoque. Dans mon esprit, les chiens étaient simplement les meilleurs amis de l’homme, mais j’ai plus tard commencé mon projet Harrodsburg dans le quartier londonien de Knightsbridge, et je suis tombé par hasard sur le monde étrange des animaux de famille.

J’étais en Italie pour une commande dans le cadre du projet Harrodsburg. L’abondance de richesses n’est pas la même dans les rues de Milan que dans celles de Londres et je commençais à me sentir frustré. C’est alors que j’ai remarqué des chiens apprêtés et pomponnés qui se faisaient exhiber dans les rues à la tombée de la nuit. Quelque part entre mon enfance à Glasgow et mes marches dans les rues de Milan, les chiens avaient été élevés au rang d’objets de mode. Ce changement culturel me fascinait. De retour à Londres, j’ai continué à prendre Harrodsburg en photo, mais de plus en plus, j’étais attiré par les chiens plus que par leurs propriétaires. Ils avaient des expressions humaines, de forts caractères, des personnalités propres. J’étais happé.

Mon désir de les prendre en photo m’a entraîné de New York à Tokyo et j’ai commencé à réaliser que les « parents » anthropomorphiques pouvaient dépenser autant d’argent pour accessoiriser et préparer leur « progéniture » que s’il s’était agi d’eux-mêmes. Malgré cela, c’étaient les chiens et leurs traits canins qui me sautaient aux yeux : leurs griffes, les coussinets de leurs pattes, leurs incisives, leurs barbes trempées de bave, et leurs truffes mouillées. J’ai commencé à prendre les rues en photos en adoptant le point de vue des chiens que nous, bipèdes, n’adoptons pas habituellement. A Tokyo, ce que l’on appelle souvent « l’humanisation extrême » semble avoir atteint son zénith. Je ne pouvais pas m’empêcher de me demander s’il y avait une corrélation entre la baisse des naissances et tous ces bébés animaux poussés dans des landaus. Les humains veulent de l’amour et leurs chiens leur en en donnent inconditionnellement. Certains diraient que c’est ce qui justifie qu’on les bichonne. D’autres voient même comme un avantage que leurs enfants à poil ne quitteront jamais leurs poussettes, ne leur répondront jamais et n’auront jamais besoin qu’on leur paie l’université et autre.

J’aime les chiens. En tant que photographe, j’aime particulièrement qu’ils ne sachent pas ce qu’est un appareil ; ils ne me poursuivent jamais dans la rue pour me demander de supprimer la photo. Mais même si j’adorerais en avoir un, je crains trop leurs traces de pattes sur mes plans de voyage.

J’ai vraiment eu l’impression que certains avaient complètement oublié qu’ils étaient des chiens. Les chiens ne savent pas qu’ils portent des vêtements de créateurs ou des colliers en cristal Swarovski, mais il est évident qu’ils adorent se faire dorloter ; cela n’a jamais été autant le cas. Pourtant, certains seraient mieux à courir après une balle dans un parc ou à mastiquer un os. Après tout, chaque chien a droit à son heure.

 

Dougie Wallace

Photographe basé dans l’East London, Dougie Wallace a grandi à Glasgow, d’où son surnom, Glasweegee. Il est reconnu pour ses projets de documentaires sociaux qu’il développe sur le long terme et pour le style direct de ses photos de rues particulièrement expressives.

 

 

Dougie Wallace, Well Heeled
Publié par Dewi Lewis
26£

www.dewilewis.com

 

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android