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Le Pittsburgh des années 50 d’Elliott Erwitt

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En 1950, le photographe Elliott Erwitt se rend à Pittsburgh, alors surnommée «la Ville de l’Acier» (« Steel City »). À l’invitation de Roy Striker, directeur du programme photographique de l’agence agricole américaine (Farm Security Administration), il photographie pendant plusieurs mois la transformation de la ville industrielle. Un vaste plan d’urbanisation et de rénovation est alors mis en place par les autorités de la ville de Pittsburgh. Objectif: transformer la ville industrielle, noirâtre, encrassée en une ville plus verte, plus espacée, en un mot, plus agréable.

D’abord économiste puis homme-clé de la Farm Security Administration, chargé des aides et de la protections des fermiers et paysans américains touchés pendant la Grande Dépression, Roy Stryker avait vite compris le pouvoir de l’image. Il voyait dans l’oeuvre photographique, notamment la photographie documentaire, la compréhension artistique de ces vies, de ces paysans et ouvriers agricoles, de leurs gestes manuels, dédiés à la tache et à l’abnégation du travail quotidien. Walker Evans, Berenice Abbott, Arthur Rothstein ou encore Gordon Parks furent parmi les photographes invités à mettre en valeur la vie agricole américaine, de 1935 à 1942, puis de 1944 au milieu des années 1950. Erwitt fut l’un des derniers photographes commissionnés par la FSA.

La grande majorité des négatifs d’Erwitt demeura perdue jusqu’à la découverte de Vaughn Wallace, alors étudiant à l’université de Pittsburgh. En 2011, celui-ci découvrit dans les archives photographiques de l’université les négatifs, planches-contact et écrits d’Erwitt. Il montra sa découverte au photographe en 2013 une fois devenu producteur.

Le livre publié par GOST Books et le témoignage d’Elliott Erwitt révèlent l’editing assez brutal effectué par Roy Striker. Ce dernier ne choisissait que les photographies qui collaient parfaitement aux sujets préalablement définis par lui-même et requis aux photographes. Les autres photographies passaient à la trappe.

Erwitt avait toutefois la liberté de déambuler, de prendre les sujets, les choses, les mouvements de la ville et de ses habitants tel qu’il le souhaitait. De sa propre expression, Elliott Erwitt cherchait à capturer l’esprit de la ville. Pittsburg 1950 témoigne des premiers pas artistiques du photographe, de la formation de son regard, tout autant que de la transformation urbaine et sociale de la «Ville d’Acier».

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