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Los Angeles : John Simmons et la communauté noire de Chicago dans les années 60

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J’ai vu une chose très étrange il y a quelques semaines : une galerie remplie de visiteurs qui découvraient un photographe dont ils n’avaient sans doute jamais entendu parler, et qui étaient ravis de ce qu’ils voyaient. Le photographe en question était John Simmons, en activité depuis les années 1960, mais qui n’avait encore jamais montré son oeuvre. J’entends par là, son œuvre photographique. John est de fait un réalisateur bien connu, qui réalise régulièrement des séries pour la télévision et dont la filmographie s’étend sur des kilomètres. Il a pourtant d’abord été photographe pour le Chicago Daily Defender, le plus ancien journal noir des États-Unis. Dès l’âge de 15 ans, il a couvert les meetings, les événements et la vie des rues, peaufinant son style chaleureux et personnel à mesure qu’il photographiait l’actualité qui transformait le pays. La communauté noire de Chicago était alors composée de poètes, de peintres, d’activistes et de révolutionnaires qui exigeaient un changement. Ses photos de l’époque montrent la vie du quartier depuis l’intérieur.

Les photos prises par John dans les années 1960 comptent par leur attitude, leur façon d’envisager leur contexte. Il témoigne de vérités qu’il a vues en tant que membre de la communauté. Un exemple frappant est celui de ces deux hommes se tenant debout en costume dans l’encadrement d’une porte, en train de regarder la rue. Plusieurs minutes sont nécessaires pour pénétrer vraiment l’image et découvrir qu’un revolver dépasse de la poche de l’un des deux hommes. J’aime cette désinvolture, cette factualité, et la façon dont Simmons nous en fait faire la découverte.

Toutes les photos ne montrent pas Chicago ou les années soixante. Une image formidable a été prise lors d’une soirée dansée à Los Angeles en 2015, si pleine de grâce et de beauté qu’on la croirait orchestrée par un chorégraphe dirigeant une équipe de danseurs professionnels. L’œuvre de Simmons est une combinaison magnifique entre le contenu, l’œil et l’attitude.

L’exposition a été un grand succès. Les gens se sentent liés à ces images et les rapportent chez eux. Lorsque nous en avons parlé, John n’en revenait pas de tout ce qui s’était passé depuis le début de l’exposition. Nous avons également évoqué la façon dont il est devenu photographe.

« Je suis né à Chicago, du côté sud de la ville, en 1950. Je me suis passionné très tôt pour les arts. J’ai passé beaucoup de temps à peindre, dessiner, me dire qu’il y avait quelque part un but, un chemin, quelque chose dehors qui m’appelait. Je me suis même essayé au saxophone. En 1965, j’ai dévoré The Sweet Flypaper of Life, de Langston Hughes, avec des photos de Roy DeCarava et Bobby Sengstacke. C’était le grand frère de mon meilleur ami Louie, Bobby, qui me l’avait donné. Bobby était un photographe incroyable. Il m’a pris sous son aile et m’a montré le chemin.

« J’adorais les photos de Gordon Park, Cartier Bresson, Dorothea Lang, Arthur Bedou et James Van Der Zee, pour n’en citer que quelques-uns qui, en donnant un cadre à la vie que j’ai vécue et aux choses que j’ai vues ont compté pour moi plus que tout le reste. »

« J’emporte mon appareil avec moi tous les jours, et je continue à porter un regard impassible sur les choses que je vois. Au final, ces moments figés en disent long sur qui nous sommes. Par une sorte de magie, préserver ces moments transcende la pensée logique pour la faire entrer dans le domaine symbolique. »

Texte et photos de vernissage réalisés par Andy Romanoff
http://andyromanoff.zenfolio.com

EXPOSITION
It Started in the 60’s
Photographies de John Simmons
Du 21 avril au 5 mai 2016
Perfect Exposure Gallery
The Perfect Exposure Gallery
3519 West 6th Street
Los Angeles, California 90020
Etats-Unis
[email protected]
www.TheperfectExposureGallery.com

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