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Luke Powell: Afghan Gold (Photographs 1973 – 2003)

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Afghan Gold, de Luke Powell, est publié par Steidl dans une boite proposant deux voyages. Un grand livre horizontal, aussi précieux et délicat à manier qu’un manuscrit médiéval, entraine dans les montagnes vertigineuses à l’éventail de lumières insaisissables que le photographe a découvert à vingt-sept ans, alors qu’il débutait sa carriere.

Pendant cinq ans, il explore le pays à toutes ses altitudes et lattitudes et le quitte la veille de la prise du pouvoir par l’armée soviétique : “Maimana, 31 Mars 1978: Quelque chose s’apprête à changer en Asie centrale, et je n’ai pas le temps de travailler ici avant que la fuite précipité de l’histoire ne balaie ma chance. La tempête pointe à l’horizon. Mon but est de donner un aperçu de cette beauté ici et maintenant, en dehors de toute considération politique.”, écrit-il dans son journal.

Il ne retournera en Afghanistan qu’en 2000, au rythme d’un explorateur du XIXe siecle, mais continue à explorer son histoire dans la Grande Galerie du Louvre, à Paris, et dans les livres. Ses photographies aux tonalités orientalistes, patiemment développées au dye transfer, déploient les indices d’un territoire ancestral et pastoral, celui de Zarathustra, des Bouddhistes, de Genghis Khan, des nomades venus de Mongolie, des bergers et des enfants qui font flotter des cerf-volants dans un ciel qui rend les montagnes bleues. « Il s’agit de l’effet Tyndall. C’est la raison pour laquelle les montagnes semblent bleues au loin. Pendant la Renaissance, les peintres paysagistes flamands étaient particulièrement enclins à accentuer ce phénomène naturel.», observe-t-il dans le livret souple accompagnant le lourd portfoflio.

Dans ce recueil de commentaires où les fresques du premier livre se transforment en vignettes, Luke Powell déploie l’étendue de ses recherches sur l’Afghanistan. Il dédie son livre à ceux qui ont œuvré au déminage du pays et, indirectement, à tous ceux qui, comme lui, veulent continuer à l’admirer. Ses paysages-scènes s’animent à l’évocation de références variées. De la peinture, il comprend comment donner la dimension de cette monumentale nature. D’un musicologue, il apprend que le « daf », instrument à percussions rythmant l’hymne à la fertilité joué lors des mariages, emprunte justement sa forme au tambour à grain. Avec le recul des siècles, la burqa n’est plus l’objet d’une société patriarcale autoritaire mais celui d’une communauté forcée de se prémunir des virus transportés par les voyageurs de la route de la Soie. Légendes, récits épiques, textes religieux, livres d’histoire, carnets de route et anecdotes de voyage effectuent dans l’histoire autant d’allers-retours que le photographe dans le pays, s’ajoutant aux lignes tracées par le territoire pour raconter les richesses de l’Afghanistan.

Afghan Gold (Photographs 1973 – 2003)
Luke Powell
Editions Steidl
98 euros, 224 + 48 pages
ISBN : 9783869306483

http://www.steidl.de/flycms/en/Books/Afghan-Gold/0017293031.html

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