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Sandy Skoglund & Cerise Doucède

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Ces deux artistes ont comme point commun, le mélange des genres: sculpture, maquette, peinture, couture, modèle vivant. Le tout figé en une photographie au point de vue unique qui restera comme la trace d’une œuvre plastique que l’on pourrait qualifier d’installation. Les critiques de photographie utilisent d’ailleurs souvent l’expression : « Tableaux photographiques » pour les qualifier. On pense dés lors à Georges Rousse ou au Land Art avec Christo par exemple dont la photographie est la mémoire d’une installation et d’une mise en scène dont la réalisation se fait dans l’espace et la conception dans le plan.

Sandy Skoglund
Photographe américaine née en 1946, elle enseigne la photographie à l’université Rutgers dans le New Jersey au Etats-Unis. C’est en 1980 que l’artiste se fait connaître par son œuvre «Radioactive Cats» : l’interprétation d’un espace intérieur avec des sujets sur les différences sociales au vieillissement, la guerre nucléaire et ses conséquences. L’axe de travail de l’artiste est resté à peu prés le même pendant toutes ces années.

L’invasion et l’étouffement est un des premiers axes de lecture de ses œuvres: elle est provoquée par la répétition d’éléments, une systématisation presque, interroge en premier lieu la notion d’espace. L’espace de l’œuvre, la notion de limite du format bien sûr, mais aussi celle réservée à l’homme. Le sentiment d’étouffement et de menace provoqué par la multiplication voir l’omniprésence d’éléments. L’espace est réinterrogé et la place du libre arbitre est contesté, voir envahi. Un travail en lien avec les surréalistes comme Magritte est évident.

En second lieu, l’œuvre de Sandy Skoglund ne manque pas d’interroger le temps. La multiplication des poses et attitudes n’est pas sans rappeler la chronophotographie d’Etienne-Jules Marrey. Cependant Sandy Skoglund tient à ce que les poses n’aient pas de continuité temporelle égale.
Dans un troisième temps, ce qui est à noter sont les techniques multiples pour en arriver au cliché photographique. Elle confectionne elle même tous les éléments de sa photographie dans son studio et ne fixe qu’un seul point de vue avec son appareil argentique. Il n’y a qu’un point de vue unique pour son œuvre, non seulement pensé et choisi en amont, mais aussi et surtout inéchangeable.

Les thématiques abordées sont variées : la guerre, le lien entre humain et nature, la société de consommation, le clonage, l’artificiel. Un univers loufoque et coloré parfois dérangeant, qui ne cesse de questionner la place de l’homme occidentale dans le monde, l’exploration de son intériorité : inconscient, rêve et paradoxe chers aux surréalistes.

Cerise Doucède
Née en 1987 à Toulon en France, elle est lauréate en 2012 du concours Royal Monceau pour la photographie et a reçu une dotation de 20 000€ pour la réalisation de son projet qui sera intégré au programme artistique de l’hôtel. Elle a aussi participé comme l’ont également fait Nan Goldin, David Lynch, Youssef Nabil ou bien encore Martin Parr pour un dialogue entre un projet artistique et le mythique et moderne sac Lady Dior.

Son parcours est lié au dessin et au métier créatif. Après un cursus de graphique designer, elle découvre la photographie qui était au départ un simple outil pour fixer ses réalisations jusqu’à devenir le but même de son œuvre.

L’outil photographique n’est que le prolongement de son univers, il n’est que le résultat d’un apprentissage de volume, de forme, d’un cosmos qui aboutira à un agencement. Son univers atypique sur la lévitation d’objets a comme point de départ un rêve où des feuilles tombées d’un arbre n’avaient plus de gravitation. Une proposition féminine et poétique sur ce que l’imaginaire implique dans la création artistique de Cerise Doucède.

Elle est la riche héritière d’Ilya Kababov pour n’en citer qu’un, où l’installation ne prend de dimensions que grâce à quatre facteurs :

– La sémantique : l’installation est assimilée à une sculpture, l’objet photographié est pensé en trois dimensions.
– Le volume : l’objet n’existe que par ce qui l’entoure, ce sont les caractéristiques d’une personne ou d’un lieu qui donneront un sens à l’objet.
– La spécificité : l’installation est conçue pour et en fonction d’un lieu, d’une période et d’une personne.
– L’espace : c’est la tridimensionnalité de l’installation qui donnera l’effet voulu.

La photographie est le résultat d’étude, de l’observation du réel, mais aussi de l’inconscient, elle relève ainsi de l’intime. C’est la dernière étape d’une lente réflexion et d’une préparation assidue.

Mises en scène
Du 6 septembre au 3 octobre 2012
Inception Gallery
37, rue de Poitou
75003 Paris
France

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